Covid : Part de la réalité et part de la psychose

de Raoul Robecchi, Directeur scientifique de VIE & ACTION

 image1Bibliographie :

Benedetti. F., Placebo effect: understanding the mechanisms in health and
disease: Oxford Univ.Press, 2008.

Colloca L. et Benedetti F.,Nocebo hyperalgesia: how anxiety is turned into
pain, Curr Opin Anaesthesiol. 2007.

L.Colloca et F.Benedetti. Nocebo hyperalgesia: how anxiety is turned into
pain. s.l. : Lippincott Williams & Wilkins, 2007

Benedetti.F, et al., The biochemical and neuroendocrine bases of the
hyperalgesic nocebo effect. s.l. : J Neurosci, 2006.

 

Plusieurs ouvrages parus en librairie ont eu comme principal objectif de nous relater certains aspects inconnus de la pandémie. Récemment, le compte rendu d’un statisticien se réclamant de l’Insee nous explique qu’on a vécu une gigantesque manipulation car les hôpitaux auraient été vides ! Concernant les vaccins, il laisse planer le flou tout en réclamant au gouvernement des données aujourd’hui inexistantes qui selon sa méthode d’analyse n’auraient pas été recevables. En effet, les variables étant trop nombreuses et ne pouvant toutes être maîtrisées – sauf – pour laisser planer des incertitudes, celles-là mêmes dont le peuple se gargarise et que chacun s’empresse de dissiper comme bon lui semble. Hélas non, cet expert des chiffres n’a pu démontrer que le vaccin était inefficace ou dangereux. Maintenant, prouver que la campagne massive de vaccination était absolument indispensable pour toute la population serait tout aussi hasardeux…

Alors, dans un langage habile, il nous soumet une relecture à l’infini des chiffres de la pandémie où chacun pourra en final tout interpréter et son contraire : une méthode déjà inaugurée par le professeur Raoult qui consistait à créer des conditions particulières où les chiffres amenaient à valider son action. Rappelez-vous ces reportages où l’on voyait des personnes faire la queue pendant des heures sous un soleil de plomb devant les centres de test du professeur Raoult. Les personnes âgées et handicapées ne pouvaient tenir le choc et ne rentraient donc pas dans ses statistiques : une façon d’éliminer une partie de la population car seuls les jeunes et les bien portants pouvaient endurer deux heures de queue en pleine chaleur ! Un président français en son temps avait déjà résolu le problème statistique de la criminalité en supprimant les sièges dans les salles d’attente des commissariats de police et faire attendre les plaignants… debout… Etc. Sauf que, cette fois on n’est plus en présence d’un virologue mais d’un statisticien qui connaît toutes les chausses trappes de l’analyse statistique et qui sait les exploiter selon un axe qui va séduire le plus grand nombre. On comprend bien qu’aujourd’hui, pour trouver un éditeur et crever le plafond du box office, il faut être à contre-courant, ne fusse que pour accrocher tous ceux et celles qui hurlent au complot et aux vérités cachées…

Donc, à notre tour, nous avons analysé toutes les courbes et les chiffres donnés par l’ensemble des institutions françaises et d’autres pays européens ; INSEE, DREES, ANSM… etc. Nous avons recoupé, superposé, comparé, toutes les données disponibles. Puis, au vu de récentes recherches publiées par les laboratoires, nous avons tout revu selon un angle plus pertinent que la simple analyse statistique coupée de son contexte. Rappelons qu’en médecine épidémiologique et plus généralement en biologie, l’analyse statistique suit des règles plus complexes que celles utilisées par les statisticiens de l’INSEE dont le travail consiste à ne se pencher que sur des données brutes où les variables sont peu nombreuses et souvent maîtrisées.

Les premières conclusions nous ont surpris. La réalité de cette pandémie est beaucoup plus nuancée que ce qu’on a bien voulu nous faire entendre – mais pour d’autres raisons que celles dénoncées par ce statisticien. Sans entrer dans une démarche belliciste, on se rend vite compte que les chiffres ne sont pas conformes aux conclusions des autorités médicales et gouvernementales, mais soyons réalistes : peu de données sont réellement exploitables !

Venons-en aux faits.

Les mesures de restrictions allant du blocage entier de nombreux pays, port du masque obligatoire, course urgente aux vaccins, confinements, arrêt de l’économie… etc, ont été justifiées par deux faits marquants :

  • Une surmortalité observée en France entre le 15 mars et le 20 avril 2020
  • Des images venant de Chine rapportant une situation apocalyptique.

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Si l’on considère la courbe de la surmortalité en France pour la période décrite s’étalant sur un peu plus d’un mois (15 mars – 20 avril 2020), on constate une première semaine avec une surmortalité de 500 décès (en plus) par jour. La semaine suivante l’accroissement se situe à 1000 décès en plus par jour avec un pic le 1er avril 2020. Enfin, la courbe redescend jusqu’au 28 avril où la mortalité revient aux niveaux habituels des années précédentes. Cette surmortalité toutes causes confondues a concerné environ 60000 personnes soit environ 1 français sur 1000. En parallèle, le premier confinement qui a été justifié par une volonté de « désengorger les services de réanimation… », débute au moment même où la courbe devient croissante et finit le 11 mai, date à laquelle la surmortalité est redevenue normale en France depuis près de 2 semaines.

Premières interprétations

La surmortalité du Covid dans son premier pic est comparable à celle qui a caractérisé la grippe de Hong Kong arrivée en France en décembre 1969. Or, malgré une surmortalité équivalente, on n’a imputé à la grippe de Hong Kong « que » 17000 décès alors que pour le Covid, on a attribué autant de décès dus au Covid que de surmortalité. Certes, il y a eu des effets du confinement qui ont réduit les accidents autoroutiers etc… Cependant, une question se pose encore sur la saisie des données où l’on a mélangé les décès « dus » au Covid et les décès « avec » le Covid. Ces chiffres laissent donc déjà apparaître une incertitude. Cela pourrait ramener la pandémie du Covid 19 à une grippe saisonnière ne représentant donc pas une crise épidémique majeure.

Un autre fait important qui pourrait indiquer que la gravité originelle était bien en dessous de ce que l’on a voulu nous expliquer, est le fait que tous les médias à l’unisson montraient en boucle des images de personnes en service de réanimation, au seuil de la mort, des corps sans vie qui s’empilaient dans les corridors des hôpitaux, des appels de détresses généralisés de personnes seules, isolées, coupées du monde et de leurs familles dans des maisons de retraites transformées en mouroir… etc.

A ce stade, la question qui se pose est de savoir si cette gigantesque psychose, jamais vue ni vécue auparavant, tout à coup dévoilée à 68 millions d’individus confinés, avec un chantage continuel à la mort + des informations contradictoires et désordonnées sur l’efficacité de mesures sanitaires + un sentiment de panique générale… a pu avoir un effet sur la surmortalité lorsqu’on sait que cette même surmortalité ne touchait en final qu’une personne sur 1000 !

La réponse ne devrait pas laisser de doutes. Bien que nous possédions très peu de modèles expérimentaux permettant de mesurer l’impact de médias tous alignés sur la diffusion continue de situations hautement anxiogènes, nous savons depuis quelques recherches révélés par les universités de Palo Alto, de Stanford, de Yale et de la New School for Social Research, que des stéréotypes comportementaux, fusse-t-ils macabres, présentés en continu à une population, induisent des réactions qui par mimétisme des scénarios proposés vont produire des tensions extrêmes chez les personnes déjà fragilisées et de surcroît abandonnées par leurs familles et leur médecin – et de plus confinées devant leur poste de télévision qui leur montre en continu des images de mort imminente !

Cela entraîne une douleur psychogène qui ne peut être diagnostiquée - car dans ce cas précis aucun lien ne peut être établi avec une lésion anatomique. Elle est donc d’ordre psychologique. En effet, on expliquait du matin au soir et du soir au matin que des milliers de gens mouraient par insuffisance respiratoire suite à une cause invisible partout présente. Ceci fut la pire situation anxiogène que l’on pouvait imaginer, à l’image de ce que l’on pouvait relater dans les films catastrophes. Alors que le cinéma réaliste se voulait un miroir de la société, on passait au stade où la société devenait le miroir des films de science-fiction ! De plus, la déprogrammation d’actes médicaux ou des défauts de dépistage pouvaient entraîner une surmortalité globale sans être repérés comme des décès liés à la Covid.

Alors, la question devient: est-ce que ce phénomène pouvait concerner une personne sur 1000 ? La réponse est évidente: Avec un pourcentage si faible de comportements induits alors que l’on observe une pression si forte, qui peut affirmer que cela n’aurait eu aucun effet au point de ne même pas concerner 1 personne sur 1000 ?

Ce qui extraordinaire, c’est le silence observé durant toute la pandémie autour de ce que l’on peut nommer aujourd’hui l’effet nocebo dans le suivi de la pandémie, effet provoqué par les médias et les autorités gouvernementales. Plus que d’être une démarche programmée en haut lieu qui aurait consisté à taire cet effet (nocebo), on assiste là à un oubli qui pose la question de la compétence de rapporteurs scientifiques incapables d’imaginer l’analyse statistique sous l’angle de la psychophysiologie. Dans ce cadre précis tel qu’il vient d’être décrit, exclure l’effet nocebo de l’analyse statistique reviendrait à ne donner aucun droit d’existence à son corollaire, l’effet placebo. Cela reviendrait donc à nier tous les principes de la recherche pharmacologique et des méthodes d’analyses statistiques appliquées à la médecine !

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Rappel historique 

C’est à partir des années 1950, que la recherche pharmacologique impose les premières évaluations de l’effet placebo (et donc nocebo…) afin que l’on puisse comparer l’action biochimique des médicaments avec d’autres facteurs non spécifiquement pharmacologiques pouvant interférer dans l’évolution des pathologies. En effet, la suggestion verbale ainsi que des processus de conditionnement peuvent induire des réactions de guérison ainsi que d’accroissement de la douleur (nocebo hyperalgésique) suivant le comportement du soignant adopté à l’égard du patient. A la fin des années 1990, des travaux ont été entrepris afin d’étudier les parties du cerveau concernées par ces mécanismes d’auto guérison ou d’aggravation des symptômes hors prise de médicaments. Des études d’imagerie de Fabrizio Benedetti ont démontré le mécanisme d’un effet nocebo hyperalgésique d’accroissement de douleur généré par le stress, responsable de l’activation de l’axe adrénocorticotrope (hypothalamus, hypophyse, surrénales) qui entraîne une sécrétion de l’hormone ACTH qui va stimuler les glandes surrénales qui à leur tour vont libérer du cortisol dans le sang. Le lien entre l’activation de ce circuit hormonal et l’aggravation de la douleur à travers des stimulations extérieures non médicamenteuses est bien établi. Il existe donc un processus de régulation physiologique (homéostasie) entre analgésie placebo et hyperalgésie nocebo, conditionnée par les stimulations extérieures. Cela va jouer un rôle majeur dans l’aggravation ou le soulagement d’un symptôme.

 

Autre phénomène étrange :

Les autorités sanitaires ont sans cesse créé une confusion sur les chiffres rapportés entre personnes vaccinées et non-vaccinés, ce qui a fait dire d’énormes bourdes à des hommes politiques très en vue.

Le grand public ne comprenait pas que les non-vaccinés étant très majoritaires dans les services de réanimation pouvaient devenir minoritaires dans le nombre total de décès du Covid – et pour cause ! Avec 90% de la population française vaccinée, les vaccinés devenaient forcément majoritaires dans tous les strates des interventions sanitaires et sociales.

Ainsi, si la population avait été vaccinée à 100%, il y aurait eu 100% de personnes vaccinées décédant de la Covid contre aucun décès chez les non-vaccinés. C’est pour cette raison que plus on avançait dans la vaccination, plus le nombre de décès des non-vaccinés était comparable à celui des vaccinés, quelquefois même inférieur. De plus, pour ajouter de la confusion à l’incompréhension, les tableaux statistiques omettaient de reporter chaque population en pourcentage par rapport au même type de population (peut-être trop difficile à comprendre pour les esprits littéraires peu enclins à manier les chiffres…)

Enfin, concernant les effets secondaires des vaccins, une étude viendrait peut-être tempérer les dénonciations complotistes des antivax. Le JAMA (Journal of Association of Medical American) a publié en février 2022 une étude datée du 18 janvier 2022 réalisée par la faculté de médecine de Harvard dans le but de comptabiliser la proportion d’effets secondaires attribuables à l’effet nocebo après injection d’un vaccin anti-covid 19.

L’étude portait sur des volontaires de plus de 16 ans répartis sur 12 essais cliniques randomisés. Ainsi, une partie des volontaires recevaient le vrai vaccin tandis qu’une autre partie ne recevait rien (double aveugle). Nul ne savait en final s’il avait reçu ou non un vaccin : une façon classique de tester l’action de l’esprit sur le corps. D’après les chiffres donnés par les chercheurs, 76% des effets secondaires étaient en final attribuables à l’effet nocebo dès la première injection. Autrement dit une partie non négligeable des patients avaient des effets secondaires concernant un vaccin qui ne leur avait jamais été administré !

En fait, rien de nouveau, on sait depuis de nombreuses années à travers différentes études que les mauvaises attentes qui accompagnent un médicament prescrit ont pour conséquence d’induire de réels préjudices physiques chez le patient, surtout dans un contexte hautement anxiogène comme c’était le cas. Alors, tous les chiffres de l’ANSM sur le suivi du vaccin, quelle valeur ont-ils dans ce contexte ? S’il y a eu de réels effets secondaires, comment peut-on le savoir ? A ce stade, nul ne peut répondre. Sauf qu’il suffirait de voir s’il y a eu une surmortalité dans l’année qui a suivi la campagne massive de vaccination. Même là, rien n’a été noté.

D’autres diront « oui mais, qu’en est-il des effets à long terme ? » Bien malin celui ou celle qui pourra affirmer qu’une sclérose en plaque déclarée dans 10 ans après sera la conséquence du vaccin. Maintenant qu’en est-il de l’efficacité réelle du vaccin, le fait que les décès de non vaccinés étaient largement majoritaires suffit-il à annoncer que le vaccin est efficace ? Là aussi on n’a pas évalué l’effet placebo (positif) du vaccin ; le mécanisme par lequel des patients une fois vaccinés se seraient sentis « libérés » du virus et en meilleure forme simplement en se sentant protégés...

Mais ne soyons pas criticaillons ; la majorité des décès de la Covid étaient le fait de non vaccinés ! Alors les chiffres étaient faux et manipulés ? Qui peut l’affirmer ? Sauf que sur le long terme cette tendance peut s’amenuiser par effet d’harvesting (les plus fragiles vont décéder en priorité puis le nombre de décès va diminuer car la population restante sera davantage robuste…) et nous savons que les vaccins ARN ont un effet limité dans le temps…

Un autre phénomène marquant des autorités sanitaires a été cette infantilisation de la population en lui présentant au quotidien le nombre de tests positifs à la Covid avec courbes etc… sans aucun commentaire ni analyse. Or, ces chiffres n’avaient aucune valeur comparative par le simple fait que si on ne testait personne, on obtenait zéro test positif. De plus, c’était en priorité les personnes se sentant à risque qui se faisaient tester. Pour tirer des conclusions sur l’évolution de la pandémie, seuls des tests n’excluant aucune personne dans un lieu donné, sur une période fixe, aurait eu une valeur explicative. En final, la seule information que l’on pouvait exploiter était le pourcentage et l’apparition de variants.

En conclusion, sans entrer dans aucun complotisme, on pourrait dire que la psychose de la Covid a été « fabriquée », non pas par les labos où des élites malveillantes et diaboliques, mais simplement par le couple infernal représenté par les médias + les administrations d’Etat. S’en sont suivies des opportunités inattendues et saluées par divers corps de métier et entreprises qui ont pu prendre le devant de la scène. Médecins, urgentistes, réanimateurs, virologues, épidémiologistes, laboratoires pharmaceutiques, fabricants de test… etc, ont pu ainsi coloniser les médias pendant près de deux années.

En fait, nous pouvons l’affirmer : il ne s’est rien passé de plus qu’une épidémie saisonnière comme le pays en connaît une tous les cinq à dix ans ! Juste une mécanique infernale où médias et administrations étaient en compétition pour la maîtrise du réel. Ce binôme aura pour effet de porter à la lumière toute sorte de « spécialistes » qui passeront en quelques jours de l’anonymat à la notoriété, et ce, grâce à l’existence d’un phénomène exceptionnel qui en fait ne l’a jamais été. Arrivé à ce stade, les surenchères tout azimuts deviendront légion pour maintenir en vie cette mécanique infernale. Il ne sera donc plus possible de reculer et avouer qu’il ne se passe rien. Un aveu d’incompétence de jugement pour une administration est impossible. Cela reviendrait pour certaines élites à scier la branche sur laquelle elles sont assises.

En fait, nous avons eu une simple épidémie saisonnière. La pandémie de la Covid19 telle qu’on nous la décrite n’a jamais eu lieu même si l’on a enregistré un grand nombre de décès. De quoi sont-ils morts ? Souvenez-vous de l’anecdote de la personne qui s’est retrouvée accidentellement enfermée dans une chambre froide vide et que l’on a retrouvé le matin, morte de froid avec tous les symptômes de l’hypothermie… sauf que, la chambre froide n’était pas en marche et celui qui s’est retrouvé piégé à l’intérieur l’ignorait…

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En fait, l’explication serait bien plus subtile. Sans rentrer dans des révélations du type complots machiavéliques, le simple fait de confier le rendu de la réalité aux seuls corps constitués qui par définition ont comme principal objectif leur propre survie en tant que moteurs du contrôle social, suffisait à créer une psychose collective avec toutes les conséquences que l’on connaît.

La psychose avait déjà commencé dès janvier 2020 en Chine avec des villes désertées et des hôpitaux surchargés. Rappelons que la Chine est une dictature et que rien n’était plus insupportable pour le gouvernement chinois d’être incapable d’avoir le contrôle absolu sur un phénomène humain fût-il une pandémie. Forte d’une gestion de l’état où tout doit être maîtrisé à la virgule près, la Chine s’est elle-même pris au piège. Voilà qu’elle avait la prétention de maîtriser la circulation des virus après avoir réussi à régenter et maîtriser la vie des populations.

Les Occidentaux n’ont pas compris le sens des directives que les Chinois appliquent à la gestion du peuple. N’ont été retenues que des mesures « sanitaires » coupées de leur contexte politique. La psychose était née. Rien ni personne ne pouvait l’arrêter. Ne restait plus qu’à guetter le moment fatidique où le virus allait pénétrer en Europe. La tension était à son comble, comparable au Moyen Âge à un bateau de pestiférés qui arrive au port. L’arrivée du virus en Europe était attendue comme la catastrophe suprême. Les journalistes ne pouvaient non plus rater aucun élément de cette évolution.

Les administrations devaient alors répondre à une double contrainte. Ne pas donner l’impression d’abandonner la population par l’inaction – puis – Ne pas imposer trop de contraintes. De plus, en ne confiant la gestion de la pandémie qu’au corps médical, celui-ci ne pouvait entrevoir l’évolution qu’à travers ses propres stéréotypes d’approche et de traitement ; ceux-là même que le corps médical propose à ses patients. Ces élites ont pu mettre en place tous les corollaires bureaucratiques et administratifs qui restent l’apanage des corps constitués – à l’exclusion de tous les autres.

Par conséquent, la priorité n’était plus de « soigner » la population mais de conforter le pouvoir médical dans ses statuts et ses rôles. Seuls prévalaient les rituels de transmission des informations tel qu’il est pratiqué par la médecine d’Etat. On a beaucoup parlé des intérêts des labos pharmaceutiques etc… mais cela était secondaire. La course au vaccin devenait davantage une compétition entre nations qui désiraient être servies en priorité.

Dans ce cadre précis, la particularité du corps médical était de ne jamais prononcer les mots de « placebo » et « nocebo » tout en sachant que cela existe et fait l’objet constant de recherches – mais – en laissant subrepticement croire au public que la pratique médicale s’accomplit exclusivement par des diagnostics et des ordonnances de préparations « actives ».

En effet, parler d’effet placebo ou effet nocebo reviendrait à mettre en péril toute l’institution depuis l’enseignement de la médecine jusqu’au statut du médecin qui dispose d’un droit exclusif de soigner selon des rites et des lois prescrits en amont. En outre, tout débat sur l’effet nocebo mettrait à mal la crédibilité du pouvoir médical, seul gardien tutélaire de la connaissance des modes de transmission des maladies et de leurs thérapies. L’emploi d’un vocabulaire excluant tout phénomène ne rentrant pas dans le savoir médical risquerait de porter atteinte à « la confiance que la médecine occidentale possède en sa propre science »,

Raoul ROBECCHI, Directeur scientifique de VIE &ACTION